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Les atrocités des camps allemands pendant la Shoah
17 mars 2010

Les camps de concentration

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Entrée du camp de Buchenwald -"A chacun son dû"

 

 Tout d’abord, il faut savoir ce qu’on entend par camp de concentration car bien souvent nous le confondons avec le camp d’extermination. Cette confusion est née à cause du régime nazi qui employait le terme de « camp de concentration » pour désigner quelques-uns de leurs « camps d’extermination ». Il est vrai que nous pouvons confondre ces deux types de camps du fait que le camp de concentration peut atteindre un taux de mortalité très élevé et une très grande morbidité. 

Un camp de concentration est une installation de détention de grès grande taille, dont le but est de regrouper et d’enfermer des personnes qualifiées d’ « ennemis » au gouvernement d’un état, c'est-à-dire par exemple, des opposants politiques, des natifs d’un pays ennemi, des groupes de personnes appartenant à une ethnie ou religion spécifique, ou encore des civils d’une zone de combat. Généralement, cette simple décision d’enfermement est prise par la police ou l’armée du pays. L’apparition du terme « camp de concentration » date de la fin du XIXe siècle.

Bien souvent, la plupart de ces camps de concentrations correspondent à des camps de travaux forcés. Ils sont utilisés fréquemment lors d’une guerre. Ces personnes sont détenues à cause de critères généraux comme leur appartenance à une religion ou encore pour leur origine. Les détenus ne passent pas devant un tribunal et ils sont jugés en masse, c'est-à-dire qu’ils ne sont pas jugés individuellement.

Les conditions de vie et de travail sont très difficiles ce qui explique le taux important de mortalité dans ces lieux mais aussi en raison d’une mauvaise alimentation.

I) Historique des camps 

1°) Les premiers camps

La première apparition du terme « camp de concentration » est due aux Britanniques d’Afrique du Sud suite à la guerre qu’ils ont mené contre les Boers entre 1900 et 1902. Les Boers sont des colons d'origine néerlandaise, allemande et française, arrivés en Afrique du Sud aux XVIIe et XVIIIe siècles, occupant des états sud-africains. Cette guerre eu lieu à cause de l’annexion du Griqualand le 27 octobre 1871, où on y découvrit des diamants. Grâce à une habilité politique, c’est la Grande Bretagne qui héritera de cette dernière. Mais la situation se dégrade vite entre les deux colonies, et les Britanniques décident d’annexer également le Transvaal.

Mais l’idée même d’un camp où on peut réunir un grand nombre de personne fut appliquée un peu plus tôt par les Espagnols pendant la guerre d’Indépendance à Cuba qui dura de 1895 à 1898. Elle opposa l'armée libératrice cubaine aux forces du Royaume d'Espagne d'Alphonse XIII d'Espagne. Pour « concentrer » les populations civiles, le général Valeriano Weyler y Nicolau a l'idée en 1897 de créer des places contrôlées par l’armée pour y mettre les personnes et afin d’anéantir tout soutien à la rébellion. Mais c’est qu’après la défaite espagnole qu’est repris le terme « reconcentración » et son principe par les Britanniques contre les Boers.

De ce fait, le général anglais Kitchener voulant se « débarrasser » de la résistance des Boers, utilisa le fil de fer barbelé pour créer des camps. En mai 1902, les derniers Boers se rendirent et grâce au Traité de Vereeniging, la guerre prit fin véritablement.

 2°) Les camps du Goulag

Ce sont dans les années 1930, que les camps de concentration se sont vus multipliés sous l’U.R.S.S de Staline, successeur de Lénine et dirigeant soviétique qui sera considéré comme dictateur. Il fit régner un régime de terreur par la mise à mort ou par l’envoi aux camps de travaux forcés du Goulag de millions de personnes. Les arrestations touchèrent diverses catégories sociales ou nationales dont les membres furent accusés de délits contre-révolutionnaires : anciens bourgeois, paysans riches ou koulaks (au début des années 1930), membres des organisations communistes, citoyens des pays rattachés à l'U.R.S.S. en 1940 (Polonais, Baltes, Ukrainiens de l'Ouest).

Ils étaient envoyés plus précisément dans des camps de travaux forcés, qui est une forme de camp de concentration visant à pratiquer le travail forcé voire de l’esclavage en masse, jusqu’en 1953. Nous savons qu’environ dix à dix-huit millions de prisonniers sont passés par le Goulag. Le nombre de morts dans les camps du Goulag allant de 1934 à 1947 est de 963 866 prisonniers morts.

Les camps correctionnels de travail du Goulag se trouvaient en Sibérie surtout dans la région du Kolyma. Au total, nous estimons approximativement que 10 à 18 millions de personnes passèrent par les camps du Goulag[] et plusieurs autres millions furent exilées ou déportées dans d'autres régions de l'Union soviétique][].

Contrairement aux camps nazis ou autres, les détenus, appelés les « zeks », ont connu des conditions de vie plus faciles. Mais il ne faut pas oublier, qu’ils s’agissaient de camps pour but de redresser les « ennemis » du peuple par le travail. Donc le travail y était très pénible, les prisonniers travaillaient parfois pendant seize heures.

Les décès dans les camps augmentaient avec la famine, le froid, les épidémies comme le typhus et par les vagues d’exécutions. L’inhumanité était présente, plusieurs témoignages d’ex-prisonniers racontèrent que les gardiens enfonçaient des pics dans chaque crâne des prisonniers morts sortant des camps. 

 3°) Les camps d’internement français

Il y eut également des camps en France, appelés plus précisément des camps d’internement qui sont des centres de rétention administrative ou des camps de réfugiés ou de prisonniers de guerre. Ils ont été crées sur une période commençant de la Première Guerre mondiale jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.

En 1914-1918, on parlait de « camps de concentration » mais ils n’avaient aucun rapport avec ceux de la période de la Seconde Guerre mondiale car ils n’étaient pas cachés au monde, ils n’avaient pas pour projet d’exterminer et ils duraient le temps d’un conflit uniquement.

C’est ainsi qu’avant 1939, il existait déjà au moins huit camps. Deux types de camps furent crées pendant la Première Guerre mondiale : les premiers étaient pour les prisonniers civils allemands, autrichiens et ottomans, détenus à Pontmain en Mayenne et les deuxièmes pour les réfugiés républicains de la Guerre civile espagnole détenus par exemple, le camp de Gurs, crée en 1939. Il se situe dans le sud de la France (Pyrénées-Atlantiques). Il a été construit pour interner les combattants de l'armée républicaine espagnole vaincue par le franquisme pendant le printemps et l’été 1939. Par la suite, il sera utilisé comme centre d'internement pour les indésirables du régime de Vichy, en été 1940 et deviendra quelques mois plus tard l’une des bases de déportation des Juifs en France.

Ce camp a été dirigé par la police de Vichy sous les ordres du général Pétain. Il s’agissait d’un camp de transit pour les juifs.

Entre août 1942 et février 1943, six convois partiront de Gurs, transportant 3907 juifs qui sont conduits dans le camp de Drancy pour être ensuite déportés à Auschwitz où ils périront.

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Carte de France : des camps réservés aux juifs sont en région parisienne : Drancy, Pithiviers, d'autres camps dits de rassemblement sont dans le Sud. Deux camps de concentration, Schirmeck et Struthof sont en Alsace. 

Carte établie d'après Anne Grynberg, Les camps de la honte, Les internés juifs des camps français 1939-1944

Mais dès 1939, les camps existants seront mis au service de l’Allemagne pour enfermer les opposants au régime nazi. Les camps étaient dirigés soit par le Gouvernement français comme pour le camp de Châteaubriant, soit par le régime nazi comme pour le camp de Struthof en zone annexée, ou par la mise en tutelle des deux pays comme pour les camps de Pithiviers ou de Beaune-la-Rolande.

De 1939 à 1946, la France a interné six cents milles personnes dans un très grand nombre de camps dont certains ne sont pas connus ou très peu. De 1940 à 1944, les camps se multiplièrent sur tout le territoire français (occupé, libre ou annexé) pour les Juifs.

Une catégorie de camps apparus, les camps de transit où on détenait des Juifs afin de les déporter par la suite en Allemagne dans des camps d’extermination comme celui d’Auschwitz principalement. Ce fut le cas pour les camps de Drancy, de Pithiviers et de Compiègne.

En effet, le 21 août 1941, le camp d’internement de prisonniers de guerre de Drancy laisse place au camp de transit pour Juifs en 1942. Pendant trois ans, il a été le principal lieu de déportation vers les camps d’extermination nazis. Son surnom est devenu tristement célèbre, celui d’ « antichambre de la mort ». Le 18 août 1944 marque la fin du camp par la libération des derniers Juifs à savoir mille quatre cent soixante sept personnes grâce à l'arrivée du consul de Suède Raoul Nordling et de membres de la Croix-Rouge.

Au total ce fut près de soixante sept mille Juifs déportés via Drancy sur soixante seize mille Juifs déportés en France. A peine trois pourcents des personnes sont revenus des camps d’extermination. C’est une page noire de l’Histoire de France, qui a longtemps été tabous.

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Les camps d’internement du Nord de la France, à partir de 1940

Sous le régime de Vichy, dirigé par le Maréchal Pétain, d’autres camps ont été créés en zone non occupée et en Afrique du Nord (Maroc, Algérie et Tunisie) entre 1941 et 1944, pour détenir des Juifs, des patriotes français récalcitrants .Ce fut le cas pour les camps de Djelfa en Algérie, de Le Kef en Tunisie et de Bou Arfa au Maroc.

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carte de FranceCarte des camps en France selon le type de zone.

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carte de l'Afrique du NordCarte des camps d’internement français en Afrique du Nord.

Un seul camp de concentration existait réellement en France, celui dit «le Struthof » situé en Alsace alors annexée par l’Allemagne nazie. Le camp s’appelait « KL-Natzweiler ». Ce camp est de catégorie trois, c'est-à-dire des conditions de vie très sévères et un taux de mortalité élevée (40%). En effet de 1941 à 1945, il est l’un des plus meurtriers où vingt-deux mille déportés y sont morts. Le site était composé d’un camp central et de camps annexes avec un bloc crématoire et une chambre à gaz.

 

II] Les camps de concentration nazis

Tout d’abord, la permission d’arrêter des personnes et de les enfermer sans aucune raison et la création de camps de concentration ont été possible grâce à un décret en février 1933, qui supprime la protection constitutionnelle contre les arrestations arbitraires, ce qui a permis à la police d’arrêter et enfermer n’importe quel citoyen dans un camp pour une durée illimitée et en avril 1933 un autre décret légalise la présence de camps de concentration en Allemagne.

Ces camps de concentration ont été crées dès 1933, sous le Troisième Reich, correspondant à l’arrivée au pouvoir d’Hitler. Ils ont été crées pour interner et éliminer dans un premier temps tous les opposants politiques : communistes, socialistes, démocrates sociaux, mais aussi des ethnies comme les Tsiganes, également les Témoins de Jéhovah, et enfin les homosexuels allemands et toutes les personnes accusées d'avoir un comportement "asocial" ou socialement déviant comme les criminels ou les vagabonds. Puis dans un deuxième temps, le régime nazi décida d’y en emprisonner tout le peuple juif afin de les tuer par épuisement physique mais avant tout moral.

 

1°) Premiers camps de concentration allemands

Les premiers camps de concentration en Allemagne furent construits dès février 1933, un mois après l’arrivée au pouvoir d’Hitler, par la SA (Section d’Assaut) et par la police pour pouvoir enfermer le très grand nombre d’opposants politiques arrêtés. Les premiers camps furent le camp à Oranienburg, à Esterwegen, à Dachau et à Lichtenburg.

 

2°) Les camps de concentration après 1935

C’est au fur et à mesure que les Nazis ont abandonné les premiers camps pour les remplacer par des camps de concentration organisés centralement sous la juridiction unique de la SS (Schutzstaffel ; la garde d'élite de l'Etat nazi).

Seul celui de Dachau est resté en activité de 1933 à 1945. Il servit de modèles pour les nouveaux camps de concentration. C’est à partir de 1936, que les camps les plus tristement connus furent crées comme celui de Sachsenhausen, Buchenwald, Flossenbürg, Mauthausen, Ravensbrück que pour femmes, Gross-Rosen, Stutthof, Neuengamme, Bergen-Belsen, Maïdanek, Dora, Natzwiller-Struthof.

En 1939, ces camps de concentration comptent environ vingt-cinq mille détenus. Les camps de concentration se sont ensuite étendus vers l’Est à cause des conquêtes territoriales et de l’augmentation du nombre des prisonniers. Avec l’avancée de la guerre, les camps devinrent des lieux où les ennemis étaient directement exterminés ou contraints aux travaux forcés, dont le but était de les « annihiler par le travail ». Ce procédé a pour visée de les déshumaniser afin de les mener à une mort plus rapide.

 

 Noms des principaux camps de concentration avec leur localisation.

   
 

Arbeitsdorf, Allemagne
  Auschwitz/Birkenau, Pologne
  Belzec, Pologne
  Bergen-Belsen, Allemagne
  Buchenwald, Allemagne
  Chelmno, Pologne
  Dachau, Allemagne
  Dora-Mittelbau, Allemagne
  Flossenbürg, Allemagne
  Gross-Rosen, Pologne
  Kaiserwald (Riga), Lettonie
  Klooga, Estonie
  Majdanek, Pologne

 
 

Mauthausen, Autriche
  Natzweiler-Struthof, France
  Neuengamme, Allemagne
  Plaszow, Pologne
  Ravensbrück, Allemagne
  Sachsenhausen, Allemagne
  Sobibor, Pologne
  Stutthof, Pologne
  Theresienstadt, République tchèque
  Treblinka, Pologne
  Vaivara, Lettonie
  Vught, Pays-Bas
  Westerbork, Pays-Bas

 

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Carte des camps allemands, date pas précisée.

3°) Exploitation de la main d’œuvre dans les camps

Suite au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, il y eut une augmentation des camps. Suite à l'invasion de la Pologne par l'Allemagne en septembre 1939, les camps deviennent des camps de travaux forcés. L’Allemagne a utilisé les prisonniers pour main d’œuvre pour ses industries comme dans les usines Junkers (usines d’aviation et de moteurs) ou comme BMW. C'est le bureau central de l'économie et de l'administration SS, la WVHA qui administre les camps.

C’est environ deux millions de détenus des camps qui sont employés dans les Industries du Reich à partir de 1941 jusqu’à la fin de la guerre. Avant le 30 avril 1942, ce procédé d’exploitation n’avait que pour but une visée politique mais à compter de cette date, il devint purement économique suite à la proposition d’Oswald Pohl, officier nazi et directeur de la WVHA (Services d'administration et d'économie de la SS) ayant pour mission d’organiser l’exploitation du travail des Juifs dans les camps de concentration. L’exploitation doit « être totale » pour ce faire les détenus n’avaient pas de limite de durée de travail. Donc Les autorités SS établirent de nouveaux camps à proximité d'usines.

 

4°) La hiérarchie dans les camps de concentration

En 1939, nous voyons l’apparition de camps mixtes, c'est-à-dire à la fois camp de concentration et camp d’extermination comme celui d’Auschwitz-Birkenau et de Majdanek.

Les camps sont dirigés par les SS et par leur chef Heinrich Himmler où ils y font régnés la terreur. Homme politique allemand qui fut le chef de la Gestapo dans les années 1930 et de la police du Reich. La gestapo est une police politique nazie crée dans les années 1930 sous l’autorité de Himmler et de Heydrich. Elle traquait les Juifs et les résistants. Ensuite les SS choisissent des kapos (détenu, en général prisonnier de droit commun ou détenu d'origine Allemande, chargé de commander les autres déportés travaillant à l'extérieur ou dans les services du camp), qui infligeaient des sanctions très sévères.

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Himmler à Dachau, le 8 mai 1936 Himmler à Dachau, le 8 mai 1936

5°) Conditions de vie dans les camps

a) La séparation des familles

Dès l’arrivée au camp, les familles sont directement séparées, les hommes d’un côté parfois avec le fils et les femmes de l’autre avec leur fille. Et si les enfants restaient avec l’un de leurs parents, cela se terminait souvent par la mort de ces derniers à cause de leur âge. Ils pouvaient être directement tués à la descente des trains. 

b) La perte de tous les objets personnels

Après l’entrée dans le camp, on rangeait les détenus dans plusieurs files qui faisaient plusieurs mètres. Au début de la file se trouvait des SS recueillant tous les objets personnels (bijoux, dents en or) et tout ce qui pouvait les rattacher à la vie extérieure. Tous les biens étaient renvoyés en Allemagne. Par exemple, tout l’or recueillit par les nazis était fondu puis transformé en lingot d’or, enrichissant l’Allemagne.

c) Les vêtements et les accessoires sommaires 

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 Détenus à Sachsenhausen, Allemagne, 1938.

Les vêtements ne protégeaient pas du tout du froid qu’il faisait en Allemagne ou autre pays de l’est de l’Europe. Il y avait seulement une très mince veste rayée de tissu grossier, un pantalon rayé, un calot (bonnet) avec les mêmes rayures que le reste de la tenue. Sur la veste, étaient cousus une bande blanche où était inscrit le matricule du prisonnier et un triangle servant à différencier les différentes catégories sociales dans le camp. Des badges de différentes couleurs représentaient différents groupes. Les couleurs et leurs significations étaient les suivantes:

                           
 

Jaune

 
 

Juif

 
 

Marron

 
 

Tsigane

 
 

Violet

 
 

Témoin de Jehovah

 
 

Rose

 
 

Homosexuel

 
 

Vert

 
 

Récidiviste

 
 

Rouge

 
 

Prisonnier politique

 
 

Noir

 
 

Asocial

 

 

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Tableau des marques des prisonniers.
KZ Gedenkstaette Dachau


D’autres distinctions étaient rendus possibles grâce à des lettres qui indiquaient le plus souvent les nationalités des prisonniers : par exemple "F" pour franzosisch (Français), "P" pour polnisch (Polonais), "T" pour tschechisch (Tchèque). En outre, le mot Blod sur un triangle noir indiquait les prisonniers souffrant d'un handicap mental, alors qu'un symbole d’une cible indiquait que le prisonnier avait tenté de s’échapper.

Enfin, le prisonnier possédait soit des sabots en bois ou des Souliers. Selon plusieurs témoignages, les chaussures sont la deuxième condition de survie dans les camps. Elle suit celle de la compréhension de la langue allemande.

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Diverses chaussures à semelle de bois, portées dans les camps, Musée du Struthof
(Photo : David Servenay/RFI
)

d) Un manque de tout

Le prisonnier subissait à longueur de journée des mauvais traitements aussi bien moraux que physiques.

Ils étaient à peine nourris, leur seule alimentation était une soupe fade, qui souvent était un bouillon d’eau chaude avec des bouts de légumes, ou un morceau de pain. Parfois, ils ne mangeaient pas suite aux ordres des SS, malgré la longue et difficile journée qu’ils venaient de passer. Les quantités étaient largement inférieures aux besoins énergétiques d’un homme effectuant un travail physique.

Ils vivaient continuellement sous la crainte d’être battu par un garde. En effet, les punitions étaient fréquentes chez les nazis. Un rien pouvait les pousser à punir en fouettant ou en tuant les prisonniers. Par exemple, un détenu trop faible pouvait se faire exécuter.

 Mais le principal problème et le plus grave dans les camps étaient les maladies. En effet, compte tenu des conditions de vie et de travail, les maladies se propageaient très rapidement. Les prisonniers étaient en proie à toutes sortes de maladies comme le typhus, la tuberculose, le scorbut ou encore à des troubles gastriques. De plus, il faut rajouter toutes les blessures que se faisaient les détenus au travail qui par une mauvaise guérison voire une guérison inexistante, s’infectaient entraînant parfois la mort. Mais aussi il ne faut pas oublier tous les mauvais traitements des SS. Les infirmeries manquaient à la fois de médicaments et de personnels qualifiés. En 1942 et 1943, les médecins et infirmiers SS tuèrent à l’aide d’injections un grand nombre de tuberculeux et de détenus épuisés, classés “bouches inutiles”. Pourtant, à partir de 1942, les détenus possédant une formation médicale ou étant médecin pouvaient pratiquer dans les baraques de l’infirmerie, mais le nombre de détenus pris par les nazis était trop insuffisant pour soigner tout le camp. Plus tard, les SS ont évacué des malades vers les camps d’extermination d’Auschwitz et de Maidanek. 

6°) Les marches de la mort. La fin des camps.

a) Les marches de la mort

Vers la fin du conflit, pendant la dernière année de la guerre, l’armée allemande a été repoussée à l’intérieur des frontières du Reich. Au fur et à mesure de l’avancée du front soviétique, les SS ont évacué les détenus des camps pour éviter leur libération sous l’ordre de Himmler mais aussi pour qu’ils ne fournissent pas en plus des preuves des exterminations de masse et des conditions de vie dans lesquelles ils se trouvaient. Car en juillet 1944, était rendues publiques toutes les atrocités commises par les nazis à l’égard des prisonniers, par l’armée soviétique. Les évacuations des camps de concentration donnaient à des marches forcés qui prirent le nom de « marche de la mort », probablement inventé par les détenus eux-mêmes. En effet, ces marches étaient très pénibles. Les prisonniers devaient sur de longues distances dans des conditions hivernales extrêmement dures. De plus, les détenus subissaient encore de mauvais traitement physique, ils subissaient les coups des gardes SS, qui avaient ordre d’abattre toutes les personnes qui s’évanouissaient sur le chemin ou qui ne pouvaient plus marcher. C’est ainsi qu’ils abattirent des centaines de personnes pour chaque marche. Mais également des milliers de prisonniers moururent de faim, de froid et d’épuisement. D'autres prisonniers furent évacués par camions ouverts, livrés au froid mortel de l'hiver. Les marches furent très nombreuses fin 1944 et 1945, alors que les nazis essayaient de rapatrier les détenus en Allemagne. Les plus importantes sont parties d’Auschwitz et de Stutthof, peu avant qu’on libère ces camps.

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 Détenu sur une marche de la mort, date inconnue

b) Libération des camps

Cependant, les forces alliées qui avançaient au cœur de l’Allemagne, libèrent sur leur passage des centaines de milliers de prisonniers des camps de concentration entre 1944 et 1945. Le 25 avril 1945, l'armée soviétique fit sa liaison avec l'armée américaine à Torgau, sur l'Elbe, en Allemagne centrale. Suite à cela, les forces allemandes se rendirent sans condition sur le front de l’ouest le 7 mai et sur celui de l’est le 9 mai 1945. Le 8 mai 1945 fut enfin proclamé le jour de la Victoire en Europe. Mais jusqu’au dernier jour, les nazis firent marcher les prisonniers dans différents lieux du Reich.

c) Le nombre de victimes

Le nombre de morts ne sera jamais précis à cause de la destruction des corps dans les fours crématoires Mais cependant, les historiens ont retrouvé les listes des déportés juifs de France qui furent soixante quinze mille à mourir dans les camps.

De plus il a été estimé qu’entre 1933 et 1945, presque la moitié du total des décès survinrent durant la dernière année de la guerre.

Pour nous faire une idée du nombre de morts, voici des exemples de camps ayant recensé le nombre de décès : 

                                                       
 

Camps de concentration

 
 

Nombre de morts

 
 

Bergen-Belsen

 
 

170.000

 
 

Buchenwald

 
 

56.550

 
 

Dachau

 
 

70.000

 
 

Dora

 
 

20.000

 
 

Flossenbürg

 
 

73.300

 
 

Gross-Rosen

 
 

40.000

 
 

Mauthausen

 
 

195.000

 
 

Natzwiller

 
 

11.000

 
 

Neuengamme

 
 

55.000

 
 

Ravensbrück

 
 

65.000

 
 

Sachsenhausen

 
 

100.170

 
 

Stutthof

 
 

85.000

 
 

TOTAL

 
 

4.341.008

 

Ces chiffres prennent en compte toutes les catégories sociales rassemblées dans les camps de concentration à savoir les Juifs exécutés ou morts pas le travail, les résistants et déportés politiques, les républicains espagnols; les homosexuels et témoins de Jéhovah, les prisonniers de guerre soviétiques enfermés dans les camps.

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Photo : un soldat américain au premier plan regarde l'objectif, derrière lui des centaines de cadavres décharnés, au fond, devant des barbelés et un mirador, d'autres soldats américains. Un soldat américain devant les détenus morts (Libération du camp de Dachau le 29 avril 1945)

 

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  • Nous avons créé ce blog dans le but de mettre en œuvre notre production orale de nos TPE concernant les camps nazis durant la Seconde Guerre mondiale, suite à notre sujet d'origine: le crime contre l'Humanité.
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